Quel meilleur endroit qu'une bibliothèque lorsque l'on aime les contes ? [Elenna K. Wife]

Je lisais un livre emprunté à la bibliothèque dans le salon. Papa était dans son bureau, il travaillait. Il était très occupé en ce moment, et un rien l'énervait. Y compris mes "petites crises" comme il les appelle. J'ai finit mon livre, mais j'hésitais à aller demander à papa si je peux aller le rendre. La dernière fois que j'y étais aller, c'était il y a une semaine, beaucoup trop longtemps pour moi. J'y avais passer toute l'après midi et ça avait énerver papa. Je n'ai pas compris pourquoi.

Bon, après tout, qui ne tente rien n'a rien, et bien j'ai envie d'emprunter d'autres contes. Je me levai et m'approchai doucement du bureau de papa, puis poussai la porte. Il dormait sur son bureau. Je n'osai pas le réveiller, je fermai donc la porte, enfilais mes chaussures et mon manteau, puis écrivais un petit mot pour prévenir papa, avant de sortir.

Il faisait froid dehors. j'avançai seule dans la rue. Papa n'allait pas apprécier. Tant pis. Je passais devant la pâtisserie de Norah, il faudra que j'aille la voir. J'arrivai enfin à la bibliothèque et entrai en affichant un grand sourire, lançant un joyeux "Bonjour !".

Quel meilleur endroit qu'une bibliothèque lorsqu'on aime les contes ?

Feat Maggie L. Grant

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Elenna avait mal dormi. En fait elle avait passé la nuit à lire un polar, et quand elle l'avait fini elle avait été incapable d'éteindre la lumière, persuadée que le tueur surgirait de son armoire à ce moment là. Après avoir relu un recueil de nouvelles légères pour se changer les idées, elle avait eu envie d'un peu de poésie. Mais après la poésie elle s'était retrouvée seule dans le noir et s'était souvenue du polar, ce qui fait qu'elle avait paniquée tel une enfant, rallumé la lumière, bu un café et lu un roman d'amour particulièrement niais. Au final il était près de cinq heures du matin quand le sommeil l'avait surprise, et elle s'était endormie sur son livre.
Si Elenna pouvait se contenter de nuits assez courtes, le réveil était toujours difficile, quand bien même elle aurait dormit douze heures. Elle aimait bien traîner au lit en repensant à ces rêves. Ce matin ne fit pas exception cette habitude, d'autant plus que son rêve la laissait perplexe. Jouer au croquet avec un flamand rose... Ses yeux papillonnaient. Elle les sentit se fermer... Puis soudain, elle vit l'heure à la pendule et se jeta littéralement hors du lit. Huit heures déjà ?!
Elle prit une douche glacée, allez savoir pourquoi, renversa son thé sur le tapis, et partit sur le coup des neuf heures. Elle était en retard, très en retard et elle détestait ça. Tout d'abord parce que c'était mal élevé, et puis elle n'aimait pas être prise en faute.

Une jeune femme patientait devant la bibliothèque, chargée de deux enfants en bas âge dans une poussette. Elenna lui ouvrit en s'excusant, puis se précipita derrière son bureau. Elle avait du mal à garder les yeux ouverts et à imaginer comment elle allait tenir la journée. "C'est la dernière fois que je lis un policier avant de dormir." Elle se traîna jusqu'à la machine à café en baillant et mis trois bonnes minutes avant de réaliser qu'il fallait appuyer sur le bouton.

C'est là qu'une petite fille franchit la porte.

"Bonjour."

Elenna tourna la tête et malgré un état d'esprit peu réactif, la reconnut immédiatement. Elle était déjà venue la semaine dernière emprunter un énorme volume de contes. D'ailleurs elle venait souvent. Une grande lectrice de cette âge, c'était peu courant.
"Bonjour !"répondit-elle.
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J'imaginais déjà la tête de mon père quand je rentrerais. Il me servirait un sermon d'un quart d'heure, me priverait de dessert, me consignerait dans ma chambre et...peut être même qu'il me confisquera mes livres de contes. Je détestais qu'il fasse ça et il le savait parfaitement. La punition la plus horrible à mes yeux ! Il a déjà fait ça il y a deux mois ce qui avait eu pour effet de me faire arrêter les "fugues" à la bibliothèque ou chez la galette de mère-grand. Des fugues...Ce n'est pas des fugues, je mets toujours un papier disant que je suis partie voir Norah ou que je vais rendre un livre ! Je suis pas comme tout ces enfants qui se récoltent des heures de colles à tout va et qui envoie balader leurs parents à chaque occasion.

D'ailleurs, j'en connais un paquet des enfants comme ça. Ils me font subir toutes les moqueries et autres méchancetés possibles. Et encore, je suis sûre qu'ils en ont encore en stocks ! J'ignore leurs méchancetés autant que je peux, mais je me doute qu'un jour je craquerais. Enfin...

En entrant, je vois la bibliothécaire près de la machine à café. Elle a l'air épuisée. Elle me salue à son tour et je lui décroche un grand sourire.

"Vous allez bien ? Vous avez l'air fatiguée."

Je m'approche d'elle. Elle s'appelle Elenna si je ne me trompe pas. Elle a souvent l'air rêveuse et ça ne me déplait pas, au contraire.

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Feat Maggie L. Grant

"Vous allez bien ? Vous avez l'air fatiguée."

Plus jamais les policiers avant de dormir, se répéta Elenna. Rien de pire que d'avoir l'air de sortir d'un film d'horreur avec des cernes jusqu'au menton. Car à moins que de se cacher derrière dix couches d'anti-cernes, il n'y avait rien d'autre à faire que d'assumer sa nuit presque blanche. Et comme se camoufler derrière le maquillage n'était pas son genre...
L'adolescente avait dit cela sans arrière pensée, elle n'en n'avait pas douté une seconde. D'ailleurs, ça la touchait beaucoup, qu'on lui pose cette question, même si elle aurait préféré être présentable. La plupart des gens avait l'air de penser que en tant que bibliothécaire, elle était une sorte de robot à faire les cartes, tamponner les livres et les ranger après leur passage. Certains disaient à peine bonjour, parfois même très désagréables. Enfin, c'était partout comme ça, et heureusement qu'il y avait des gens comme Maggie pour améliorer son opinion sur ses semblables.

Maggie ! Elle se rappelait son prénom. Maggie Grant. Elle le renvoyait sur la carte d'emprunt, qui passait très souvent devant ses yeux...
Quand elle rencontrait à la bibliothèque quelqu'un, Elenna le jugeait d'abord sur ses lectures. Enfin, juger n'était peut être pas le bon terme, mais les livres apprenaient beaucoup de chose à une bibliothécaire sur la personnalité et les gouts du lecteur.
Forcément, une jeune fille d'une douzaine d'années qui vous emprunte des contes plusieurs fois par semaine... elle vous est tout de suite sympathique.

"Je vais bien, merci. Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Maggie ?" répondit elle en souriant.

"Je vais bien, merci. Qu'est-ce que je peux faire pour toi, Maggie ?"

J'aimais bien Elenna. Elle était gentille et au fond, je trouvais qu'elle me ressemblait. Elle était comme moi, la tête toujours dans les nuages, ou bien dans une livre. Une moi en adulte. Je souriais toujours en lui répondant :

"Tant mieux si vous allez bien.Bah, j'ai finit le livre de contes que je vous ai empruntés et donc je vous le rapportais."

C'était un énorme livre de contes, je me demandais toujours comment j'avais pu le finir en une semaine. Oui bon, j'ai fait souvent des nuits presque blanches en le lisant et j'ai parfois oublié de faire mes devoirs. Enfin bon, j'étais tellement absorbé par le livre que je ne pouvais pas m'arrêter. J'adore les livres, mais surtout les livres de contes. Du petit conte pas très connu au conte populaire, j'étais une grande fan de magie.

Et apparemment, à mon âge, c'était une mauvaise chose. Pourquoi devrais-je "grandir" ? Pourquoi devrais-je arrêter de croire à ce que mon père appelle des sottises ? J'y crois parce que c'est vrai, j'y crois parce que j'aime ça, parce que ça existe. Un jour, je leur prouverais à tous que j'ai raison. Je leur prouverais que les fées existent, que au pays imaginaire se trouve bien Peter Pan et les enfants perdus, que tous les contes qu'ils appellent des simples histoires sont réelles.

Je me souvenais qu'on était Mercredi. Demain j'avais cours. Je ne voulais pas y aller. Mes camarades de classes m’appelleraient encore "la gamine", se moqueraient de moi, m'humilieraient de nouveau, inlassablement jusqu'à ce que je craque.
Je secouais légèrement la tête. Ne pas y penser. Les ignorer tout simplement. C'était ce que je devais faire.

Je revenais à l'instant présent et regardais mon interlocutrice.

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Feat Maggie L. Grant

"Tant mieux si vous allez bien. Bah, j'ai finit le livre de contes que je vous ai emprunté et donc je vous le rapportais."

"Déjà ?" répondit sans réfléchir Elenna. Cela faisait un moment que Maggie fréquentait la bibliothèque et elle l'avait repérée très vite comme une boulimique de lecture. Mais ce livre-là... et bien elle-même devait avoir mis beaucoup plus de temps que ça à le finir. Il ne devait pas avoir loin d'une cinquantaine de contes à l'intérieur. Un très bon livre vraiment, imposant mais très bien. La seule chose qui lui manquait, c'était des images... Elenna ne concevait pas les contes sans illustrations.

Enfant, elle repoussait avec dégoûts tout les livres qui n'en n'avaient pas. Un peu extrême comme comportement, elle en convenait à présent. Cela lui avait duré longtemps, jusqu'au jour où sa mère lui avait mis sous le nez une boîte d'aquarelle et un roman sans dessins, lui promettant la première si elle lisait le second. Elenna l'avait lu, et beaucoup d'autres depuis, en peignant elle même ses propres images. Enfin, elle avait toujours un de ses livres illustrés préféré sur sa table de chevet, tout cornée et un peu jauni.

Elle vit Maggie secouer soudainement la tête, comme pour chasser des pensées désagréables. Cela la fit sourire car le geste lui rappelait elle même à cet âge.

Que la jeune fille eut des soucis, elle espérait que non. C'est vrai qu'elle avait l'air assez solitaire, la plupart des jeunes venaient ici en bande. Mais enfin, ce n'était pas ses affaires et elle ne s'en mêlerait pas à moins qu'on le lui demande.

Un éclair traversa son esprit fatigué. Elle avait faillit oublier ça... elle se frappa le front du plat de la main.

"Tiens, pendant que j'y pense... j'ai pensé à toi. Nous avons reçu quelques livres cette semaine qui pourraient te plaire, si tu veux en emprunter d'autres."

"Déjà ?"

Je souriais à pleine dents. C'est vrai que le livre était énorme. Près d'une cinquantaine de contes. Je me demandais encore comment je pouvais l'avoir lu en une semaine. C'était un très bon livre et je n'hésiterais pas à l'emprunter de nouveau pour le lire encore et encore ! Là n'est pas la question. Elle semblait étonnée.

"Oui...Disons que...A part lire, je n'ai pas grand chose à faire."

C'était vrai. Je n'avais pas de "bande" avec qui traîner, s'amuser, faire des bêtises. A part Lisa, je n'avais personne. Alors, je me réfugiais dans les livres et les contes, j'enchaînais bouquin sur bouquin et ainsi je passais le temps.

Je secouais la tête pour chasser mes pensées sur mes camarades d'école. Elenna sembla m'avoir vue. Je me mordais l'intérieur de la joue. Je n'étais pas discrète, vraiment.
Avant que je n'ai pu repartir des mes pensées désagréables, Elenna brisa le silence.

"Tiens, pendant que j'y pense... j'ai pensé à toi. Nous avons reçu quelques livres cette semaine qui pourraient te plaire, si tu veux en emprunter d'autres."

Mon visage s'éclaira et je ne pensais plus à l'école, juste aux livres.

"Où sont-ils ?"

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Feat Maggie L. Grant

"Oui... Disons que... A part lire, je n'ai pas grand chose à faire."

Elenna s'en voulut de son "déjà ?" qui semblait avoir mis Maggie mal à l'aise. Il faut dire qu'elle, elle n'avait jamais vraiment été désoeuvrée étant enfant. Elle avait eu des amies pour jouer avec elle à l'école, et en dehors de ça elle passait son temps à rêvasser, dessiner, courir dehors, s'occuper de ses chats et lapins ; ce qui laissait suffisamment de temps pour lire beaucoup à côté. Mais le concept de lire parce qu'on a rien d'autre à faire de mieux lui était étranger. Elle se dit que Maggie devait être vraiment seule, et eut envie de lui exposer une de ses idées.

"Je pensais organiser des soirées lecture ou des ateliers à thème ici avec des jeunes de ton âge. Est-ce que tu penses que ça pourrait vous intéresser ?"

La suite de ses réflexions lui rappelèrent les nouveaux livres dont elle pensait qu'ils pourraient plaire à la jeune fille. Dès qu'elle lui en eut parlé, elle vit la visage de Maggie s'illuminer.

"Où sont-ils ?"

Elenna sourit. Elle-même avait exactement la même expression devant les gâteaux de la vitrine de "La galette de Mère grand" et les romans de Virginia Woolf. Et puis, ça lui faisait vraiment plaisir, cet enthousiasme.

"Je vais te les montrer... du moins si j'arrive à me souvenir où est-ce que je les ai ranger."

Au final, elle en retrouva deux sur son bureau, un dans la réserve et le dernier sur son étagère. Elle les apporta à Maggie, un peu rouge d'avoir cherché et d'avoir dévoiler un manque d'organisation plutôt inhabituel.

Elenna semblait s'en vouloir pour le "Déjà ?". Enfin, c'était pas sa faute si j'étais détesté par ceux de mon âge. Apparemment, "à mon âge", je ne devrais plus croire qu'un jour Peter Pan pourrait venir me chercher pour aller au pays imaginaire..Mais pourquoi j'arrêterais d'y croire puisque c'est réel ?
Je savais que tous les personnages de contes existaient, je le savais. C'était les autres qui refusaient d'y croire ! Alors je passais au dessus des moqueries et méchancetés qu'on me faisait et j'attendais le moment où ils verrait tous que j'avais raison. Parce que j'avais raison !

"Je pensais organiser des soirées lecture ou des ateliers à thème ici avec des jeunes de ton âge. Est-ce que tu penses que ça pourrait vous intéresser ?"

Oh ! Ca serait génial ! Cette idée m'enchantait, et ça se lisait sur mon visage, parce que généralement on lit en moi comme un livre ouvert... C'est pour ça que les autres continuaient de me harceler, parce qu'ils voyaient que ça me faisait du mal, même si je faisais de nombreux efforts pour paraître impassible. Enfin...Ce n'est pas la question.

"Oh, oui, je pense ! En tout cas, moi, je viendrais ! Après, ça dépend des gens..."

Je savais d'avance que dans ma classe, peu viendrait, du moins Lisa, moi, et peut être deux-trois de mes camarades de classe viendraient, mais rien n'est moins sûr.
Dés que Elenna eut parlé des nouveaux livres, mon visage s'illumina et je demandais où ils étaient. Elle sourit. Visiblement, mon enthousiasme lui fait plaisir.

"Je vais te les montrer... du moins si j'arrive à me souvenir où est-ce que je les ai ranger."

Elle partit les chercher pendant un moment, tandis que moi je souriais, amusée par tout nos points en communs. Moi aussi j'étais mal organisée, je perdais tout et n'importe quoi, ma chambre était en bazar et des tonnes de choses traînaient sur mon bureau. Parfois, je mettais dix bonnes minutes avant de trouver un simple stylo !
Elenna m'apporta les livres, légèrement rouge après l'effort et sûrement la gène. Je pris les livres et commençai à lire les résumés, regarder les couvertures, feuilleter les bouquins. J'adorais tellement toucher les pages d'un livre !

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"Oh, oui, je pense ! En tout cas, moi, je viendrais ! Après, ça dépend des gens..."

Elenna comprit ce que Maggie voulait dire. Que certaines personnes viendraient, celles qui aimaient lire et qu'elle voyait déjà régulièrement en temps normal. Ce n'était pas ce qu'elle voulait. Elle n'avait jamais compris pourquoi la plupart des enfants se prenaient d'une aversion pour la lecture à leur passage dans l'adolescence. Alors que touts petits, tous adoraient qu'on leur raconte des histoires... Peut être qu'ils découvraient le monde et que les contes leur paraissaient trop merveilleux, trop irréels. C'était dommage en tout cas, cela lui faisait penser sans qu'elle sache pourquoi, à la flamme d'une bougie qu'on vient de souffler... Elle essaya d'imaginer la flamme d'une bougie morte et éteinte. C'était trop triste comme vision, alors elle la chassa.

Elenna se souvint soudain de l'endroit où elle était, et pria très fort pour ne pas avoir fait la fameuse "moue de la songeuse" inconsciement, que sa mère trouvait si disgracieuse.

"Excuse-moi, j'étais ailleurs. Je voudrais vraiment que le maximum de personnes viennent, mais comme il y a longtemps que je n'ai plus votre âge... je ne sais pas trop comment les attirer."

Même si elle était restée assez enfantine dans sa façon de voir les choses, Elenna avait bien peur de ne plus savoir penser comme une adolescente.

Elle parla ensuite des nouveaux livres, et Maggie ayant l'air très enthousiaste, elle alla les lui chercher. Elle vit la jeune fille caresser le papier et observer avec attention couverture et résumés. Cela la fit sourire. Ce qui fascinait Elenna avec les livres c'est qu'ils touchaient vraiment aux cinq sens. D'abord la vue... le toucher des pages ... l'odeur de l'encre... le délicieux bruit des pages qu'on tourne... et le goût, mais ça s'était assez subjectif, cela dépendait du ton de l'histoire.

Elenna fronça les sourcils et se dit qu'elle était trop fatiguée pour un débat avec elle-même. Elle alla chercher son café, oublié dans la machine et le but d'une traite. Il était froid mais elle sentit un courant électrique lui parcourir le corps entier.

Après que je lui ai répondu, Elena semblait songeuse. Elle faisait une moue étrange, ce qui fit me fis sourire. C'était adorable. Quand j'étais plongée dans mes pensées, je ne faisais aucune moue. Je plissais juste les yeux, parfois, c'est tout.
Elena revint sur terre et me répondit :

"Excuse-moi, j'étais ailleurs. Je voudrais vraiment que le maximum de personnes viennent, mais comme il y a longtemps que je n'ai plus votre âge... je ne sais pas trop comment les attirer."

Comment les attirer ? Je risquais de ne pas pouvoir l'aider...Peut être les trucs illégaux ? Mais qu'est-ce que je pensais moi ? N'importe quoi ! Étant donné que je restais seule ou parfois avec Lisa qui elle adorait les jeux vidéos mais aussi les livres...C'était pas gagné que je puisse l'aider. C'est dommage. J'aurais tellement voulu l'aider. Je souriais, un petit peu gênée de ne pouvoir l'aider.

"Ce n'est pas grave. Bah, vous savez...Je ne peux pas trop vous aider...La seule personne avec qui je traîne adore les jeux vidéos et les bouquins..."

Je commençais à me balancer sur mes pieds de droite à gauche. Je faisais tout le temps ça quand j'étais gênée ou simplement si je m'ennuyais.
Elenna me parla de nouveaux livres, et je demandais avec enthousiasme les voir, chassant ma gêne et arrêtant de me balancer. Je caressai les pages, lisait attentivement les titres et résumés. Pendant que je faisais ça, il me sembla que Elenna sourit, puis alla chercher son café qui était resté dans la machine. Mais j'étais tellement absorbé par mon inspection que je ne m'en occupai pas.
Un livre attira mon attention. Une nouvelle version de Alice au pays des Merveilles. Sans m'en rendre compte, un énorme sourire s'étala sur mon visage.

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Feat Maggie L. Grant

"Ce n'est pas grave. Bah, vous savez... Je ne peux pas trop vous aider... La seule personne avec qui je traîne adore les jeux vidéos et les bouquins..."

Maggie semblait gênée, elle souriait en se balançant d'un pied sur l'autre. Sa réponse confirma à Elenna qu'effectivement, l'adolescente devait être assez solitaire. Une étincelle jaillit soudain aux derniers mots de Maggie. Les jeux vidéos et les bouquins... Elle aimait bien le mot "bouquin", certains le trouvait dénigrant mais il lui apparaissait comme un petit nom affectueux.

"Les jeux vidéos et les bouquins... (quand elle réfléchissait c'était souvent à voix haute. Ca lui permettait de mettre ses idées au clair.) Ca pourrait être intéréssant de partir de là. Je veux dire, les jeunes de votre âge sont plutôt attirés par la technologie ? Le thème est vaste en plus, il y a vraiment des tonnes de choses possibles. Oui... on pourrait imaginer par exemple de créer un site internet... ou des jeux de rôle avec des personnages de livres... ou même..."
Elenna se souvint alors d'où elle se trouvait et stoppa là ses divagations, d'autant plus que ce n'était pas très sympathique quand on discutait avec quelqu'un de se mettre à parler tout seul.
"Je crois que je vais essayer de broder à partir de là, mais si tu as d'autres remarques ou idées n'hésite pas à le dire. Ca m'aide beaucoup d'avoir un avis extérieur."
Elle aurait bien voulu la remercier plus chaleureusement d'avoir débloqué son imagination et donné un point de départ mais elle se dit qu'elle allait encore exagérer et être ridicule.

Elle préféra parler des nouveaux livres, et aussitôt le visage de Maggie s'éclaira. Elle paraissait moins mal à l'aise et Elenna se dit qu'elle avait eu la bonne inspiration, elle n'aimait pas gêner les autres. Elle laissa la jeune fille regarder les ouvrages et alla boire son café derrière son bureau. Elle prit un bloc note et tendit la main pour saisir le stylo habituellement planté dans son chignon. Elle faillit hocqueter de surprise en découvrant qu'elle avait oublié son inséparable stylo dans sa précipitation du matin. Elle en prit un autre à contre coeur sur son bureau et commença à noter ses premières idées d'ateliers. De temps à autre elle relevait la tête et jetait un coup d'oeil dans la bibliothèque.
Elle vit Maggie avec un magnifique et immense sourire et regarda la livre qu'elle tenait. Ah oui. La version revisitée d'Alice au Pays des Merveilles. Elle aurait parier que celui-ci lui plairait.
"Ils te plaisent ?" lui demanda-t-elle.

Il était vrai que j'étais gênée et ça se voyait parfaitement. Il fallait que j'apprenne à cacher mes sentiments...Je me balançais d'un pied à l'autre en souriant d'un air embarrassé tandis que je lui répondais. Elenna se mit alors à réfléchir à voie haute, commençant un monologue :

"Les jeux vidéos et les bouquins... Ca pourrait être intéressant de partir de là. Je veux dire, les jeunes de votre âge sont plutôt attirés par la technologie ? Le thème est vaste en plus, il y a vraiment des tonnes de choses possibles. Oui... on pourrait imaginer par exemple de créer un site internet... ou des jeux de rôle avec des personnages de livres... ou même..."

J'éclatai de rire involontairement. C'était amusant de la voir réfléchir à voie haute et se lancer dans un discours. Mais je me rendis compte que cela pouvait la vexer et je me mis à rougir, gênée.

"Heu...Je...Pardon."

Je me mordis l'intérieur de la joue en me traitant mentalement d'idiote. La princesse des gaffeuses, c'est moi ! Je baissai le regard, n'osant plus vraiment la regarder.

Elenna finit alors de parler :

"Je crois que je vais essayer de broder à partir de là, mais si tu as d'autres remarques ou idées n'hésite pas à le dire. Ca m'aide beaucoup d'avoir un avis extérieur."

Je me contentai d'acquiescer, toujours aussi gênée. Elle parla alors de nouveaux livres, et je montrais clairement mon enthousiasme. J'examinais les couvertures des livres, leurs résumés, leurs pages. Je tombais alors sur la version revisitée d'Alice au Pays des Merveilles et un immense sourire s'étala sur mon visage.

"Ils te plaisent."

Je relevais la tête vers la bibliothècaire avec le même sourire idiot collé au visage.

"Oui ! Beaucoup !"

Quel meilleur endroit qu'une bibliothèque lorsqu'on aime les contes ?

Feat Maggie L. Grant

Maggie avait l'air gêné, mais sa remarque sur les jeux vidéos et les livres avait frappé Elenna. Elle se mit à réfléchir à voix haute, en parlant à toute vitesse. Plus elle parlait, plus les idées venaient. C'était comme si on avait ouvert un robinet et que le débit ne cessait d'augmenter. Elle essaya de se représenter une fontaine d'où jailliraient des étincelles d'idées, tout en discourant. Et puis le rire de Maggie la tira de sa rêverie.
Elle avait un joli rire vraiment, il coulait comme l'eau d'une cascade, ou d'une fontaine justement, et l'image de sa fontaine à idées lui revint. Elle la chassa rapidement. Tu es ridicule, Elenna. Retiens-toi.

"Heu...Je...Pardon."

Maggie était rouge cramoisie et fixait le sol. Elle n'avait pas fait exprès de rire, et elle ne voulait pas la vexer, se dit Elenna. Je dois vraiment être avoir l'air stupide alors. Elle n'en voulait pas à l'adolescente - elle-même se rappelait s'être déjà trouvée dans ce genre de situation, très désagréable pour soi et la personne en face - mais surtout à elle-même. Si elle avait été seule elle se serait giflée.

Elenna lui adressa un petit sourire gêné, et préféra clôre le sujet.
"Je crois que je vais essayer de broder à partir de là, mais si tu as d'autres remarques ou idées n'hésite pas à le dire. Ca m'aide beaucoup d'avoir un avis extérieur."

Elle préféra parler ensuite des nouveaux livres, et elle sentit le malaise se dissiper. Elle laissa Maggie regarder les livres et retourna derrière son bureau boire son café et prendre quelques notes. Lorsqu'elle releva la tête, ce fut pour demander à la jeune fille si les livres lui plaisaient.
"Oui ! Beaucoup !"
"J'en étais presque sûre !" lui répondit Elenna avec un sourire. Elle se détourna un instant pour s'occuper d'une jeune femme qui souhaitait emprunter d'épais essais scientifiques.

J'étais vraiment gênée d'avoir ri, ça aurait pu vexer Elenna, même si ça n'avait pas l'air d'être le cas. J'étais cependant rouge cramoisie et je fixais le sol à présent. Elenna m'adressa un petit sourire gêné et sembla préférer clore le sujet :

"Je crois que je vais essayer de broder à partir de là, mais si tu as d'autres remarques ou idées n'hésite pas à le dire. Ca m'aide beaucoup d'avoir un avis extérieur."

J'acquiesçai, n'osant plus rien dire. La dernière fois que j'avais ri sans faire exprès, je m'étais attirée des problèmes auprès de mes camarades...de gros problèmes ; des filles avaient réussi à m'enfermer dans les toilettes et ça avait fait le tour du collège... Qu'est-ce que les enfants peuvent être cruels, c'est horrible. Même si Elenna n'était pas une collégienne débile, je me sentais tout de même mal.

Elenna me parla ensuite des nouveaux livres, et tout de suite je me sentis beaucoup mieux. Je regardais et feuilletais les livres pendant que la bibliothécaire buvait son café et prenait des notes. Finalement, je m'arrêtais sur une adaptation de Alice aux Pays des Merveilles. J'étais comme un enfant dans un magasin de jouet ; je regardais le livre avec des étoiles dans les yeux et un sourire niais. Soudain, Elenna me demanda si les livres me plaisaient. Je relevais la tête en approuvant, toujours souriante. Elenna répondit en souriant :

"J'en étais presque sûre !"

Puis elle se détourna pour s'occuper d'une jeune femme venant emprunter d'épais essais scientifiques. Il y avait réellement des gens qui préféraient des livres scientifiques aux contes ? Je ne comprends pas. Il n'y a rien de mieux que les contes ! Je rebaissais les yeux vers l'adaptation d'un de mes contes préférés et souriais de nouveau. Même si les autres livres étaient aussi bien, je préférais celui là et ça me donnerait une raison de revenir au plus vite.

"Excusez-moi, je voudrais emprunter celui-là, s'il-vous-plait."

Quel meilleur endroit qu'une bibliothèque lorsqu'on aime les contes ?

Feat Maggie L. Grant

Pour Elenna, l'incident était clos. Après avoir montré les nouveaux livres à Maggie elle retourna derrière son bureau, bu son café songeusement en gribouillant quelques idées sur un bout de papier. À quoi tout ça allait-il la mener ? Elle s'enthousiasmait vite, s'enflammait et se jetait à corps perdu dans tout un tas de projets qui ne voyait parfois pas le jour. Ce n'était pas grave. Monter un projet c'était comme ouvrir un livre : on ne savait pas comment cela se finirait.
Elle cligna des yeux, revint à la réalité et sourit à la jeune femme qui lui tendait les livres qu'elle souhaitait emprunter. Elle jeta un coup d'oeil aux titres : des essais scientifiques. Elle se souvenait avoir essayé de les lire, sans parvenir au bout. À son grand regret, elle n'avait pas l'esprit mathématique. Depuis son adolescence, elle se forçait à avaler des pavés sur des sujets on ne peut plus sérieux afin de prouver à sa mère qu'elle n'était pas qu'une rêveuse étourdie. Elle récitait des passages entiers pour tenter de les retenir. Elle aimait apprendre ; elle était curieuse. Mais on ne peut pas lutter contre le naturel, et ses préférences allaient ailleurs qu'aux thèses et autres traités.
Maggie patientait derrière le bureau elle aussi. Elle lui tendit un des nouveaux livres.
"Excusez-moi, je voudrais emprunter celui-là, s'il-vous-plait."
Elenna prit l'ouvrage, regarda le titre par réflexe. Ah. L'adaptation d'Alice aux Pays des Merveilles. Elle pianota sur le clavier de son ordinateur en commentant :
"Mais bien sûr !"
Elle sourit à la jeune fille en ajoutant :
"Il est bien trop court pour toi. Tu vas le finir en une soirée..."

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